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[JEUDI 18 MAI 2017] Soirée MGEN : Qu’est-ce qu’un psychiatre?

  • Jeudi 18-05-2017 Marie-Philippe Deloche, Jean-Jacques Fuster, Fabrizio et Roselina Gambini. Qu’est-ce qu’un psychiatre? Discutant : Albert Maitre

Les soirées de l’hôpital de jour de la MGEN proposent un débat à ceux, praticiens, soignants ou autres qui sont confrontés ou intéressés à la clinique. Ces débats sont organisés à partir d’exposés faits par des cliniciens, et laissent un temps large pour la discussion.

Horaires et lieux

Les soirées débutent à 21 heures, et ont lieu à l’hôpital de jour de la MGEN, 3, place Félix Poulat, à Grenoble.

Merci d’être à l’heure. L’immeuble étant fermé aux heures nocturnes, nous vous accueillons au bas de l’immeuble.

 

QUI C’EST QUI SAIT ?

« Les médecins ont fondé l’exercice de leur art sur des savoirs qui leur confèrent compétence et autorité. Mais curieusement plus ces savoirs se sont développés et améliorés, et plus le crédit aux médecins a diminué. Ils deviennent eux-mêmes les serviteurs de savoirs qui leurs sont extérieurs et leur imposent leur logique. L’utilisation de la technologie numérique n’a fait qu’accélérer ce phénomène qui modifie la relation patient-médecin. Les médecins sont pourtant bien placés pour savoir que les patients ne viennent pas leur demander de simples connaissances sur leur corps, mais qu’ils s’interrogent beaucoup plus sur leurs jouissances, leurs vies dérangées par la maladie.

Les psychiatres sont confrontés plus radicalement encore à ces questions. Les pathologies mentales déplient nombre de modalités de rapport aux savoirs. Il est notoire que dans le syndrome d’Asperger, le postulat d’un savoir où la langue est dans un rapport bi-univoque à la nature, à la réalité, est soutenu, ou que dans les paranoïas le patient sait ce que lui veut l’autre, et va dépenser beaucoup d’énergie à convaincre ses proches et ses éventuels thérapeutes de l’unicité de ce savoir. Dans un cas comme dans l’autre, ce savoir est immuable, et c’est cette immuabilité même qui participe au pathologique de la situation.

Pour les paranoïaques, l’autre est fautif, d’une faute que le névrosé prend sur lui. Pour ce dernier, le défaut de savoir est de son côté, et il suppose bien volontiers qu’il y a chez l’autre un savoir qui permettrait de réparer cette faille. C’est ici que sa demande est ambiguë : Cherche-t-il à sauver le postulat d’un savoir total, absolu, fût-ce dans l’Autre ?,ou bien cherche-t-il à faire reconnaître son propre savoir inventé à partir de cette faille ? Cette supposition de savoir, le transfert, est ainsi le passage obligé du patient pour accéder à un savoir qui de fait n’est pas un savoir déjà là, mais une véritable invention. Il incombe à celui qui l’écoute de maintenir cette dynamique d’invention sans l’obturer par quelque rajout sur la fiction d’un savoir absolu. »

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